Mars 2025, Morbihan. Claire ouvre sa facture d’électricité : 47 € au lieu des 180 € habituels. Depuis six mois, ses panneaux solaires produisent 520 kWh par mois.
Le basculement qu’elle observe dans son portefeuille, plus d’un million de foyers français le vivent désormais : le photovoltaïque n’est plus un geste militant, mais un actif financier stable et prévisible.
La convergence est spectaculaire : le coût des installations a chuté de 32 % depuis 2020, tandis que le prix de l’électricité a bondi de 27 % depuis 2019.
Résultat : le retour sur investissement moyen se situe désormais entre 7 et 10 ans, avant 20 à 25 ans d’électricité quasi gratuite.
À cette équation économique s’ajoute une maturité technologique sans précédent.
Les modules monocristallins TOPCon et HJT atteignent 23,5 % de rendement, avec une dégradation inférieure à 0,35 %/an et des garanties de performance jusqu’à 35 ans.
Les onduleurs sont désormais garantis 12 à 15 ans, tandis que 94 % des composants sont recyclables grâce à la filière SOREN.
Le solaire résidentiel n’est plus un pari, mais un actif stable, prévisible et rentable — un pilier discret de l’indépendance énergétique des foyers.
Plus d’un million de ménages français produisent déjà leur propre électricité, divisant leurs factures par deux et renforçant leur autonomie énergétique.
Votre roadmap en 5 étapes :
✓ Comprendre le principe photovoltaïque
✓ Calculer votre potentiel avec PVGIS (Commission Européenne)
✓ Choisir la bonne technologie selon votre budget et votre région
✓ Budgéter votre installation 2025
✓ Concrétiser votre projet étape par étape
À RETENIR — Le solaire en 5 chiffres (2025)
| Métrique | Valeur 2025 | Ce que ça signifie pour vous |
| Installations en France | 1 000 000 (+15 %/an) | 1 foyer sur 30 produit déjà son électricité |
| Coût équipement | –32 % depuis 2020 | 6 kWc ≈ 11 000–13 000 € avant aides, 7 500 € net en 2025 |
| Prix de l’électricité | +27 % depuis 2019 | Chaque kWh solaire = 0,23 € économisé |
| Retour sur investissement | 7–10 ans | Puis 20–25 ans d’énergie quasi gratuite |
| Part du mix électrique | 6,7 % (en hausse) | Le photovoltaïque devient un pilier de la transition française |
En 2025, installer des panneaux solaires n’est plus un choix d’idéalisme, mais une décision financière rationnelle, fondée sur des données vérifiables et une technologie arrivée à maturité.

Comment ça marche ? (la version ultra-simple)
Le fonctionnement d’un panneau solaire photovoltaïque repose sur une conversion directe de la lumière du soleil en électricité. Pour le comprendre, il suffit de suivre le processus en quatre étapes.
Le processus photovoltaïque en 4 étapes
- Captage : les photons solaires frappent la cellule photovoltaïque, composée de silicium semi-conducteur.
- Conversion : cette interaction libère des électrons, générant un courant continu (DC).
- Transformation : l’onduleur — ou micro-onduleur lorsqu’il est intégré à chaque panneau — convertit ce courant continu en courant alternatif (AC), identique à celui du réseau domestique.
- Utilisation : l’électricité ainsi produite alimente directement vos appareils électriques, et le surplus peut être stocké ou revendu au réseau.
Chaque photon devient électron : l’énergie solaire se transforme en électricité utilisable, silencieuse, sans émission et d’une fiabilité remarquable.

Performances 2025
Les progrès technologiques récents assurent une efficacité durable :
- Rendement moyen : 20 à 24 % (contre 15 à 18 % en 2020)
- Durabilité : maintien d’au moins 85 % de la performance initiale après 25 ans
- Garanties constructeurs : jusqu’à 35 ans pour les modules premium
Vocabulaire express
| Terme | Définition simple |
| Cellule photovoltaïque (PV) | Capte la lumière solaire et libère les électrons |
| Onduleur | Appareil central convertissant le courant continu (DC) en alternatif (AC) |
| Micro-onduleur | Version individuelle installée sur chaque panneau pour optimiser la production |
| Rendement | Efficacité de conversion de la lumière en électricité (20–24 % en 2025) |
| kWc / kWh | 1 kWc = puissance maximale du panneau / 1 kWh = énergie réellement produite |

Ces bases maîtrisées, passons au calcul concret de votre potentiel solaire avec l’outil PVGIS.

Calculer votre potentiel solaire avec PVGIS
PVGIS (Photovoltaic Geographical Information System), développé par la Commission européenne, fournit gratuitement les données les plus fiables et détaillées pour estimer la production solaire d’un logement.
Cet outil officiel intègre la latitude, la topographie, la saison et les pertes système moyennes (≈14 %) liées à la chaleur, au câblage ou à la poussière.
Il offre une vision réaliste et comparable des performances selon votre localisation, loin des estimations souvent trop optimistes des simulateurs commerciaux.

Utiliser PVGIS étape par étape
- Localisez votre habitation : entrez votre adresse, vos coordonnées GPS, ou cliquez directement sur la carte interactive.
- Renseignez vos paramètres techniques : indiquez la puissance de l’installation (kWc), l’inclinaison des panneaux (30 à 35°) et leur orientation (sud ±45° selon votre toit).
- Analysez vos résultats : PVGIS calcule la production annuelle estimée, les pertes système, la répartition mensuelle et affiche des graphiques saisonniers pour visualiser les variations d’ensoleillement. Ces données permettent d’ajuster la puissance installée à vos besoins réels et d’optimiser votre taux d’autoconsommation.
- Pour les utilisateurs avancés, PVGIS permet aussi d’exporter les résultats au format CSV, afin d’analyser plusieurs scénarios de configuration.

Exemple concret : Bretagne (Morbihan)
Une maison orientée plein sud dans le Morbihan, équipée de 6 kWc de panneaux inclinés à 35°, produit environ 6 200 kWh/an selon PVGIS.
• En hiver : 200 à 300 kWh/mois
• En été : 800 à 900 kWh/mois
Le coefficient de saisonnalité, d’environ 1 à 4, reflète la variation d’irradiance entre janvier et juillet.
Sans batterie ni pilotage intelligent, l’autoconsommation directe avoisine 50 %, un niveau déjà très performant pour une installation résidentielle classique.
À retenir
| Donnée clé | Valeur 2025 | Unité | Impact pour votre projet |
| Production annuelle par kWc | 900–1 300 | kWh | Estimation selon région et inclinaison |
| Pertes système moyennes | 14 | % | Liées à la chaleur, au câblage et à la poussière |
| Inclinaison optimale | 30–35 | ° | Compromis idéal entre hiver et été |
| Orientation conseillée | Sud ±45 | ° | Bonne tolérance selon l’orientation du toit |
| Autoconsommation moyenne | 40–55 | % | Sans stockage ni gestion intelligente |
Vérifiez toutefois l’impact des ombrages (arbres, cheminées, bâtiments voisins) pour affiner la précision de votre simulation. Même un léger masquage peut réduire la production de plusieurs pourcents.
Grâce à ces premiers résultats, vous êtes prêt à lancer votre propre simulation et à estimer la production réelle de votre toiture.
Maintenant que vous connaissez votre potentiel de production, reste à choisir la technologie qui maximisera ce potentiel.
Car entre monocristallin, bifacial et organique, les écarts de performance atteignent 30% à surface égale.
Quel type de panneau choisir ? (comparatif express)
Le choix du type de panneau solaire influence directement la performance énergétique, la durée de vie et la rentabilité globale de votre installation.
En 2025, quatre technologies dominent le marché : monocristallin, bifacial, polycristallin et organique (OPV).
Chacune répond à un profil spécifique selon la surface disponible, le budget, et les contraintes architecturales du projet.

Tableau comparatif des technologies photovoltaïques 2025
| Technologie | Rendement | €/kWc installé* | Durée de vie | Cas d’usage | Verdict 2025 |
|---|---|---|---|---|---|
| 🌟 Monocristallin TOPCon / HJT | 20–24 % | 1 150–1 350 € | 30–35 ans | Toitures résidentielles, petites surfaces | Standard |
| 🔆 Bifacial verre-verre | +10–30 % de production | 1 200–1 420 € | 35–40 ans | Toitures plates, pergolas, installations au sol | Si albédo favorable |
| 🚫 Polycristallin | 16–19 % | 1 090–1 280 € | 25–30 ans | Anciennes installations, remplacements ponctuels | Obsolète |
| ⚙️ Organique (OPV) | 12–19 % (moy. 15 %) | 1 450–1 800 € | 20–25 ans | Façades vitrées, verrières, projets architecturaux | Niche |
* Fourchettes indicatives pose comprise, susceptibles de varier selon la région, la marque et la qualité des composants.
Points clés à retenir
Les panneaux monocristallins de dernière génération (TOPCon ou HJT) offrent le meilleur rapport performance/prix/durabilité.
Avec un rendement pouvant atteindre 23,5 % et un coefficient de température de –0,26 %/°C, ils garantissent des performances stables même par forte chaleur. En 2025, ils représentent près de 90 % des nouvelles installations résidentielles en France.
Les panneaux bifaciaux se distinguent par leur double captation lumineuse : la face arrière capte la lumière réfléchie par le sol, permettant un gain de production de 10 à 30 % selon la couleur et la réflectivité du support (gravier clair, béton, neige).
Leur conception verre-verre assure une meilleure résistance mécanique et une durée de vie supérieure à 35 ans. Ils sont idéaux pour les toitures plates et installations au sol bénéficiant d’un albédo favorable.
Les panneaux polycristallins, longtemps populaires pour leur prix d’achat attractif, sont désormais dépassés. Leur rendement limité (16–19 %) et leur dégradation accélérée réduisent leur rentabilité sur le long terme. Ils subsistent surtout sur les parcs anciens ou en remplacement d’installations existantes.
Enfin, les panneaux organiques (OPV), plus légers et flexibles, s’intègrent dans des projets architecturaux innovants : façades vitrées, verrières ou toitures à faible portance.
Leur rendement moyen de 15 % et leur coût élevé limitent encore leur usage à des projets spécifiques où l’esthétique prime sur la performance.
Combien ça coûte et en combien de temps c’est rentable ?
Le prix d’une installation photovoltaïque dépend de la puissance installée, de la qualité du matériel et du type de toiture. En 2025, les coûts ont chuté de plus de 30 % depuis 2020, rendant le solaire résidentiel accessible à un large public.

Prix moyens 2025 pour une installation clé en main
| Puissance installée | Coût moyen 2025 | Détails inclus |
|---|---|---|
| 3 kWc | 7 000 à 8 500 € | Panneaux, onduleur, structure, main-d’œuvre RGE |
| 6 kWc | 11 000 à 13 000 € | Installation complète, câblage, protections électriques |
| 9 kWc | 14 500 à 17 000 € | Système complet avec raccordement et mise en service |
Ces montants incluent le matériel, la pose, le raccordement et la garantie décennale de l’installateur.
Ils peuvent varier selon la région, le type de toiture ou le choix des composants (onduleurs centraux ou micro-onduleurs).

Aides financières et incitations 2025
Plusieurs dispositifs nationaux encouragent l’autoconsommation solaire :
- Prime à l’autoconsommation : 260 €/kWc, calculée au moment du raccordement, puis versée en cinq fractions annuelles égales. Soit jusqu’à 1 560 € pour une installation de 6 kWc.
- TVA réduite : 5,5 % pour les installations ≤ 9 kWc (mesure applicable dès octobre 2025).
- MaPrimeRénov’ : jusqu’à 10 000 € pour un projet intégré à une rénovation énergétique globale.
- Tarif de rachat du surplus : 12,69 c€/kWh dans le cadre du contrat EDF OA, garanti sur 20 ans.
- Certaines régions et collectivités locales proposent aussi des aides complémentaires (200 à 500 €/kWc), cumulables avec les dispositifs nationaux.

Rentabilité et retour sur investissement
Le retour sur investissement (ROI) moyen d’une installation solaire résidentielle se situe entre 7 et 8 ans avec un taux d’autoconsommation d’environ 49 %.
En optimisant vos usages — pilotage des appareils, chauffage d’eau thermodynamique, gestion intelligente de la charge — il peut descendre à 6 ans avec 70 % d’autoconsommation.
Sur 25 ans, les économies cumulées atteignent près de 24 000 €, en intégrant la revente du surplus et la hausse probable du prix de l’électricité.
Les coûts d’exploitation restent faibles, entre 100 et 200 € par an, incluant la maintenance et le remplacement de l’onduleur (1 500 à 2 000 €) tous les 12 à 15 ans.

Votre projet en 5 étapes (checklist)
Installer des panneaux solaires chez soi est un projet accessible, à condition de suivre un déroulé rigoureux.
Cette checklist vous guide pas à pas, du diagnostic initial jusqu’au suivi post-installation.
Étape 1. Diagnostic toiture
Vérifiez l’orientation (idéalement sud ±45°), l’inclinaison (30 à 35°), la résistance de la charpente (15 à 20 kg/m²) et l’absence d’ombrages persistants (arbres, cheminées, bâtiments). Ces critères déterminent directement le rendement photovoltaïque.
Étape 2. Dimensionnement avec PVGIS
Utilisez l’outil PVGIS pour estimer la production de votre toiture : 1 kWc produit entre 900 et 1 300 kWh/an selon la région. Calibrez votre installation pour équilibrer production et consommation et maximiser votre autoconsommation.
Étape 2b. Simulation financière
Avant de demander des devis, réalisez une simulation budgétaire complète. Intégrez les aides disponibles (prime, TVA réduite, MaPrimeRénov’) et le retour sur investissement estimé. Cette étape vous permet de valider la faisabilité du projet avant tout engagement.
Étape 3. Devis et choix de l’installateur
Demandez au moins trois devis à des installateurs RGE QualiPV. Vérifiez leur assurance décennale, les marques de matériel proposées et la clarté du chiffrage.
Comparez la garantie de l’onduleur et la durée de vie annoncée des panneaux.

Étape 4. Démarches administratives
Déposez une déclaration préalable de travaux (formulaire Cerfa n°13703*10) auprès de la mairie, puis engagez le raccordement Enedis. Le délai d’instruction moyen est d’environ un mois : anticipez-le pour planifier le chantier.
Étape 5. Mise en service
Faites valider votre installation par le CONSUEL (environ 200 €), puis installez le compteur Linky bidirectionnel. Votre système est désormais prêt à injecter l’électricité dans le réseau.
Étape bonus. Suivi et maintenance
Surveillez vos performances via une application de monitoring. Nettoyez vos panneaux une à deux fois par an et prévoyez un contrôle électrique complet tous les 5 ans pour garantir la sécurité et la performance du système.
Pour un accompagnement détaillé à chaque étape, consultez notre guide d’installation photovoltaïque pas à pas 2025.
Sécurité et fiabilité
Les installations photovoltaïques modernes présentent un niveau de sécurité très élevé, grâce à des normes strictes et des contrôles systématiques.
Le risque d’incendie est inférieur à 0,01 %, soit environ un cas pour 10 000 installations. Les modules certifiés IEC 61215 et classés RG3 résistent à des grêlons de 2,5 à 4 cm, assurant leur solidité face aux intempéries.
L’intervention d’un installateur RGE QualiPV garantit la conformité électrique du système, validée par le CONSUEL, dont l’attestation coûte environ 200 € et est délivrée sous deux semaines.
En cas de sinistre exceptionnel, par exemple une chute de grêle hors norme, les panneaux endommagés sont pris en charge par l’assurance habitation, qui couvre l’incendie, la grêle et les catastrophes naturelles, à condition que l’installation ait été déclarée.
En complément, une surveillance connectée via applications mobiles permet de suivre la production en temps réel, de détecter toute anomalie et d’intervenir avant qu’elle n’affecte le rendement.
Ainsi, une installation solaire conforme et bien entretenue offre une fiabilité durable et une sécurité équivalente à celle des autres équipements électriques du logement.
Impact environnemental et recyclage
Les panneaux solaires européens affichent aujourd’hui un bilan carbone exemplaire, compris entre 25 et 32 gCO₂eq/kWh, contre environ 44 gCO₂eq/kWh pour les modules produits en Chine.
Cette différence s’explique par une production plus locale, une énergie industrielle moins carbonée et des procédés de fabrication mieux contrôlés.
Le temps de retour carbone d’une installation est inférieur à 3 ans : au-delà, elle produit une électricité quasi neutre en carbone pendant plus de 25 ans.
La filière SOREN, agréée pour la collecte et le recyclage des panneaux photovoltaïques, a traité 9 477 tonnes en 2024, soit une hausse de 80 % sur un an.
Le taux de valorisation atteint 94 %, grâce à la récupération du verre, du silicium et des métaux après démontage, concassage, tri et procédés chimiques de séparation.
Les 6 % de résidus restants font l’objet de recherches sur la valorisation énergétique et le recyclage des polymères.
Outils de suivi et pilotage
Les outils de monitoring solaire permettent d’optimiser les performances d’une installation en suivant en temps réel la production et la consommation d’électricité.
Les applications les plus courantes sont SolarEdge, Enphase Enlighten et Energeasy Connect, compatibles avec la majorité des onduleurs modernes et systèmes domotiques.
Elles offrent un suivi détaillé de la production, des alertes automatiques en cas d’anomalie et le pilotage intelligent de certains appareils comme le chauffe-eau ou le véhicule électrique, en fonction de la disponibilité de l’énergie solaire.
Certaines versions gratuites couvrent les fonctions de base, tandis que les abonnements complets (analyse de performance, domotique, stockage virtuel) coûtent en moyenne 50 à 150 € par an.
Ces outils nécessitent un onduleur communicant (Wi-Fi ou Ethernet) et un compteur Linky modulaire compatible avec l’injection de surplus, afin d’assurer le pilotage en temps réel et d’atteindre 70 à 80 % d’autoconsommation sans batterie.
Votre situation particulière nécessite un accompagnement adapté
Chaque projet solaire est unique. Au-delà des fondamentaux que nous venons de parcourir, certaines configurations demandent une expertise spécifique.
Identifiez votre cas pour accéder directement aux ressources adaptées.
Vous vivez en copropriété ?
L’installation de panneaux solaires en copropriété implique des démarches collectives spécifiques. Le vote en assemblée générale requiert une majorité absolue selon l’article 25 de la loi du 10 juillet 1965.
Vous devrez également choisir entre une installation collective sur le toit commun ou individuelle sur toiture privatisée, puis définir la répartition des coûts et de la production.
En 2025, la prime à l’autoconsommation collective atteint 200 euros par kWc pour les installations inférieures à 100 kWc.
La déclaration préalable est désormais unique pour tout l’immeuble, simplifiant considérablement les démarches administratives.
Vous êtes en zone rurale isolée ou visez l’autonomie complète ?
En l’absence de raccordement Enedis ou pour atteindre 100 pour cent d’autonomie, le photovoltaïque seul ne suffit pas.
Comptez un surdimensionnement de 30 à 50 pour cent de la puissance par rapport à un site raccordé, ainsi qu’une batterie de 10 à 20 kWh pour une maison de quatre personnes.
Le budget total oscille entre 26 500 et 36 000 euros, contre 11 000 euros pour une installation raccordée de 6 kWc.
Le retour sur investissement se calcule différemment puisqu’on le compare au coût d’un raccordement Enedis, de 15 000 à 80 000 euros selon la distance, ou aux frais annuels d’un groupe électrogène, de 1 500 à 3 000 euros par an.
Vous avez un toit non conventionnel ?
Ardoise, zinc, toit-terrasse végétalisé ou tuiles canal nécessitent des solutions techniques adaptées.
L’ardoise naturelle demande des crochets inox et des écrans sous-toiture renforcés avec un surcoût de 8 à 12 pour cent.
Le zinc à joint debout interdit tout percement et impose des systèmes de lestage, augmentant le coût de 15 à 20 pour cent.
En zone ABF, Architecte des Bâtiments de France, les contraintes esthétiques peuvent imposer des tuiles solaires invisibles ou des panneaux couleur ardoise, avec des surcoûts pouvant atteindre 25 à 40 pour cent.
FAQ — L’essentiel en 10 questions
1. Le solaire est-il encore rentable en 2025 ?
Oui. Avec un retour sur investissement moyen de 7 à 8 ans, une durée de vie des panneaux de plus de 30 ans et des aides financières toujours actives, le photovoltaïque reste un placement rentable et sûr. Au-delà de cette période, vous profitez d’une électricité quasi gratuite pendant deux décennies.
2. Quelle puissance installer chez moi ?
Tout dépend de votre consommation annuelle et de la surface disponible. En moyenne, 1 kWc produit entre 900 et 1 300 kWh/an selon la région. Un foyer de quatre personnes consomme environ 4 500 à 6 000 kWh/an, soit une installation de 4 à 6 kWc.
3. Monocristallin, bifacial ou organique : que choisir ?
Les panneaux monocristallins (TOPCon ou HJT) dominent le marché 2025 : rendement de 20 à 24 % et fiabilité éprouvée. Les bifaciaux gagnent jusqu’à +30 % de production selon la réflectivité du sol. Les panneaux organiques (OPV), plus légers et souples, conviennent surtout aux façades et verrières.
4. Dois-je ajouter une batterie ?
Pas nécessairement. Les batteries solaires augmentent l’autoconsommation, mais allongent légèrement le temps de rentabilité. Une batterie lithium-ion de 5 kWh coûte en moyenne 1 500 à 2 500 € posée, selon la marque et la technologie. Elles deviennent rentables en autonomie partielle ou dans les zones non raccordées.
5. Quelles aides puis-je cumuler ?
En 2025, plusieurs dispositifs sont cumulables : prime à l’autoconsommation (260 €/kWc), TVA réduite à 5,5 %, MaPrimeRénov’ jusqu’à 10 000 € et tarif d’achat du surplus à 12,69 c€/kWh. Certaines régions et métropoles offrent en plus des aides locales (200 à 500 €/kWc) cumulables.
6. Faut-il un permis ou une déclaration ?
La plupart des installations nécessitent une déclaration préalable de travaux (formulaire Cerfa n°13703*10). Un permis de construire est exigé uniquement pour les installations au sol de plus de 20 m² ou situées en site classé. Le délai d’instruction moyen est d’un mois.
7. Les panneaux présentent-ils un risque d’incendie ?
Le risque est extrêmement faible : moins d’un cas pour 10 000 installations. Une pose conforme, un installateur RGE QualiPV et un contrôle CONSUEL suffisent à garantir la sécurité.
8. Et si je suis en zone ABF ?
En zone protégée, les Architectes des Bâtiments de France peuvent imposer une intégration esthétique : tuiles solaires ou modules couleur ardoise. Les délais d’instruction sont plus longs (2 à 3 mois).
9. Puis-je poser des panneaux sur tuiles, ardoise ou zinc ?
Oui, sous réserve d’une étanchéité parfaite et de fixations adaptées. Sur toiture zinc ou ardoise, la pose en surimposition est privilégiée pour éviter tout percement du revêtement.
10. Quel entretien prévoir ?
Les panneaux solaires demandent peu d’entretien : un nettoyage à l’eau claire une à deux fois par an suffit à maintenir les performances. Un encrassement peut réduire la production de 2 à 7 %. Le budget annuel moyen se situe entre 100 et 200 €, incluant le contrôle de l’onduleur (remplacement recommandé vers 15 ans).


Conclusion : l’opportunité 2025
Le photovoltaïque est désormais une énergie mature, fiable et rentable.
En 2025, les coûts d’installation ont chuté de 32 % depuis 2020, tandis que le prix de l’électricité a augmenté de 27 % depuis 2019.
Le retour sur investissement moyen se situe entre 7 et 10 ans, avec un retour carbone inférieur à 3 ans — une équation gagnante à la fois économique et environnementale.
Selon votre profil, passez à l’action :
- Débutant : découvrez le fonctionnement et les types de panneaux solaires.
- Décideur : évaluez la rentabilité dans le guide des coûts et du ROI 2025.
- Porteur de projet : suivez les étapes dans le guide d’installation photovoltaïque 2025.
Avec une batterie ou un pilotage intelligent, atteignez jusqu’à 70 % d’autonomie énergétique.
Le solaire en 2025, c’est 7 ans d’effort financier pour 20 ans d’énergie gratuite.
Un actif qui se valorise quand l’électricité augmente, qui protège quand les crises énergétiques surgissent, et qui produit silencieusement pendant trois décennies.
Plus qu’une installation électrique, c’est un choix de résilience.
L’AVIS DE LA RÉDACTION
Pierre Chatelot, rédacteur en chef ConstructionDurable.net
“En 10 ans de veille sur le solaire résidentiel, je n’ai jamais vu une équation aussi favorable : technologie mature, prix maîtrisés, aides stables. Le photovoltaïque 2025 n’est plus un pari, mais un placement financier vérifiable.
Reste à éviter trois erreurs : sous-dimensionner (regret à 5 ans), choisir un installateur low-cost (pannes récurrentes), et négliger le pilotage intelligent (30% d’autoconsommation perdus).”
Sources
- Bilans électriques nationaux et régionaux 2025 (RTE)
- Tableau de bord : solaire photovoltaïque – Deuxième trimestre 2025 (SDES)
- éCO2mix – Toutes les données de l’électricité en temps réel (RTE)
- Commission Européenne, PVGIS – Photovoltaic Geographical Information System
- Rapport annuel de collecte et recyclage photovoltaïque 2024 (SOREN)
- NREL, Efficiency Chart – Cell and Module Efficiency Records
- La qualification RGE (QualitEnr)
- CONSUEL, Attestations de conformité électrique – Guide photovoltaïque
- Syndicat des Énergies Renouvelables, Panorama des énergies renouvelables
- MaPrimeRénov’ (Service Public)

Pierre Chatelot est rédacteur en chef de ConstructionDurable.net, média dédié à la construction écologique et à l’habitat bas carbone. Diplômé en Aménagement du Territoire (Paris 1 Sorbonne), il a travaillé plus de 10 ans dans l’immobilier et le logement social, notamment comme directeur du développement d’un promoteur (150 logements livrés).
Spécialiste des matériaux biosourcés, de l’habitat léger et des énergies renouvelables, il a publié plus de 100 articles, lus par 50 000 lecteurs.